vendredi 20 août 2010

Tsetserleg

En fin d’après midi, nous arrivons à Tsetserleg pour nous diriger directement chez le plus proche ami de Gamba.

Cette famille nous accueille avec les plus grands honneurs de la tradition mongole. Placés tout près de l'autel, nous sommes témoins du rituel des retrouvailles entre les deux hommes. Chacun a apporté sa serviette personnelle contenant le nécessaire du parfait petit nomade : couteau, pierre à feu, baguettes, flasque et fiole de tabac à priser. Nous prisons à tour de rôle recevant et transmettant les précieuses fioles toujours les paumes tournées vers le ciel.

Ensuite de l'alcool de lait de jument fermenté nous est servi dans de petits bols. Ce sera au bout du troisième que nous commenceront à poliment refuser l'airag (Kumis). Ce goût particulier, tellement étranger à notre estomac nous fait craindre le pire pour le reste du séjour. Mais qu'à cela ne tienne ! On nous sert de la vodka en guise de remplacement.


Ici quand une bouteille est ouverte elle doit être vidée et je dois avouer avoir perdu le compte de celles que nous avons terminées. Entre deux rasades d'alcool nous pouvons nous servir à volonté de fromages séchés ou de bonbons. Rien de bien énorme pour éponger tout l'alcool englouti. Au bout de quelques heures, lancés dans des conversations improbables, nous rions tous aux éclats.
C'est à ce moment que les deux amis décident de se lever pour nous montrer comment monter la tente dans laquelle nous dormirons une fois arrivés chez la famille de Gamba.
Le montage fut laborieux mais au moins nous sommes capable de monter et démonter cette tente dans un état d’ébriété avance. Nous dinerons ensuite chez eux avant de passer une nuit à l’hôtel.

Le lendemain nous faisons une visite des lieux importants de la ville. Le grand temple de la ville édifié contre une colline aura survécut aux purges dévastatrices du parti, un gigantesque bouddha à mis hauteur porte un regard bienveillant sur la cité. Du sommet nous pouvons apercevoir toute la ville.



J'ai alors peine à croire que je me trouve bien ici. Il est des instants ou le réel nous dépasse devenant alors un frisson parcourant l’épine dorsale, le moment présent semble prendre alors du volume, ralentir pour nous permettre de prendre la mesure de quelque chose de particulier pour disparaître aussitôt. Un fugace moment de réalité.

On nous emmène boire ensuite à une source particulière, sans doute a-t-elle quelques propriétés magiques, une statue est érigée au cœur de la ville en l'honneur de la lutte (sport national) et d'une légende qui aurait façonné la terre que nous connaissons. Nous déjeunerons avec plusieurs amis de la famille au pied d'un arbre avant de partir voir une pierre que cette légende aurait jetée dans la steppe pour détruire un démon.

Rien d’étonnant à ce que ce roc soit devenu un lieu de passage mystique, Taikhar Chuluu se dresse ici au milieu de nulle part. Beaucoup de symboles et de représentations animales sont inscrites sur Taikhar Chuluu. La plupart date du Néolithique plusieurs textes sont encore lisible aujourd’hui écrit en Tibétain, Ancien mongol, Qidan, Ouïgour, Mangju Chinois et runique. Ces inscriptions portent sur des prières, des vers, souhaits et autres symboles. Bien sur d'autres inscriptions plus récentes sont également visible mais cela ne semble pas gêner le moins du monde nos amis.




Enfin, nous reprendrons la voiture pour nous avancer plus profondément dans la steppe. Nous ferons un autre arrêt prêt d’étranges pierres levées à la croisée de chemins. Indicateurs directionnels ? Peut-être...

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