lundi 23 août 2010

Marmottes et Vodka

 Gamba est le plus jeune de la famille, trois de ses sœurs sont là, avec leur enfant, leurs maris ainsi que la mère de gamba. Cette dernière est très âgée et ne peux plus vraiment se déplacer seule.

Pour notre première journée dans la steppe, nous sommes très tôt invités à chasser la marmotte en compagnie de Gamba. Dans sa petite voiture nous traversons la plaine ou se sont installées quelques familles.
Peu concentré sur la chasse j'admire depuis le sommet d'une colline l’immensité des paysages, il est à peine possible de distinguer les habitations éparses en contrebas. Nous passons toute la matinée à errer dans les environs sans jamais croiser personne. Seuls aigles et marmottes semblent nous toiser de loin.
À notre retour Gamba brandira avec orgueil ses trois marmottes et un écureuil. Les femmes s'attellerons alors à préparer le gibier pour le plat de ce soir. Munies d'un bon couteau les bêtes sont ouvertes du bas ventre jusqu'à la gorge. Les entrailles retirées, la fourrure est ôtée pour être tannée. On nous propose alors de gouter à quelque chose de particulier qui va nous rendre « plus fort ».
Parmi les entrailles la sœur de gamba sort trois petits morceau d'organes rouges sombre, après quelques échanges nous suspectons qu'il s'agisse de vésicules biliaires... Elles nous sont donc proposées crues. Je ne pense pas décliner un seul instant. Il est hors de question de décevoir nos hôtes dans un pays si attaché aux traditions. Un refus peu être vite compris comme une insulte. D'autant plus que nos seuls moyens de communication passent par nos sourires, nos grimaces et nos gestes. Alors je gobe tout rond le morceau et aussitôt on me propose un verre de vodka, puis un autre.
Les hommes me regardent avec fierté me montrant du doigt avec de larges sourires on se frappe le torse du poing. Un instant de reconnaissance qui nous fait sentir comme un membre à part dans cette société, certes très virile, mais qui manque je crois a nos société urbanisée, numérisée. Nos codes ne sont plus aussi flagrant et nos attitudes vis-à-vis d'autrui plus masquées, plus déguisées. Ici les choses sont claires on ne laisse pas de place aux interprétations douteuses.



Les rongeurs font partie des spécialités locales ils nous seront servis au diner. Il faut dire que quand on te propose de la marmotte au diner c'est un peu flippant, d'autant plus que dans nos plats on pouvait distinguer les petites pattes et surtout la tête, mais avec la petite sauce à l'ail qui nous a été concoctée, je peux vous dire que nous étions prêt à en redemander.



Pendant les quelques jours ou nous sommes reste auprès de cette famille nous aurons fait de grandes promenades dans cette nature quasi vierge. On nous aura montré les animaux élevés tous bien évidemment en plein air (chevaux, moutons et Yak) nous aurons participé à la traite de juments et monté leurs chevaux. Notre dernier soir aura été abondamment arrose de vodka, dans la plus grande tradition quand à chaque fois qu'une bouteille se termine une autre sort de nulle part. Il arrivera un instant ou ayant perdu depuis longtemps le compte, celles-ci me semblaient sortir de terre.


Ceci étant dit, la vodka est un véritable fléau en Mongolie. L'alcoolisme emporte hommes et femmes sans distinction. Peu importe l'heure de la journée il n'est pas rare de croiser des personnes totalement imbibes. En tout cas je n'aurais jamais croisé qui que ce soit de dangereux ou menaçant, mais plutôt des personnes curieuses et fières de partager leur culture



Le jour de notre départ gamba nous presse car c'est le moment de remercier sa mère pour son hospitalité. L'un après l'autre nous passerons devant elle, nous lui remettons cérémonieusement des rubans bleus que nous avions achetés au temple bouddhiste. En retour elle nous remettra de l'argent sous la forme d'un billet. Nous sommes très gênés de recevoir de l'argent après avoir été hébergés ainsi. Nous décidons donc sur la route du retour d'acheter à Gamba une roue de secours (dans la steppe les crevaisons sont fréquentes) ainsi que le plein pour son retour en ville.

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