samedi 16 avril 2011

Les bananes, c'est la santé


Bonjour bonjour.

Gnaraloo nous a permis de découvrir une partie cachée de l’Australie, les locaux nous ont appris qu’ils souhaitent garder l’endroit dissimulé aux yeux des touristes, pour sa tranquillité. Néanmoins nous nous sommes décidés à quitter l’endroit car le salaire ne nous convenait plus pour le nombre d’heures que nous faisions par jour (en moyenne 10h). De plus Yohan n’en pouvait plus de récupérer les pires jobs possibles, comme creuser des fosses en plein soleil à 40 degrés, ou encore à nettoyer les fosses septiques (on peut le comprendre). Il est donc parti quelques jours avant moi afin de faire du repérage dans la ville de Carnarvon. Les voyageurs de passage nous ont expliqué que l’hôtel pour backpackers nous mettait en relation avec des fermiers recherchant de la main d’œuvre bon marché.

A mon arrivée dans l’hôtel je m’inscris donc sur une liste d’attente pour avoir un boulot. Celui-ci est rempli à 80% de Français. On se croirait dans une colloc : tous dans la même galère, recherchant du boulot dans ce coin perdu d’Australie. Dès mon premier soir la patronne m’en trouve pour deux jours à 25$ de l’heure. Autour de moi les gens me dise qu’il s’agit d’un bon plan. Malheureusement mon employeur n’avait besoin de nous que pour ces deux jours où, un italien et moi avons nettoyé son jardin.

Pendant 5 jours je n’aurais rien. Yohan me dit qu’il faut se mettre dans les bonnes grâces de la patronne pour qu’elle nous trouve un emploi. La plus part des backpackers autour de moi cherchent également. En discutant avec eux je m’arrange pour grimper dans la voiture de François et de Sylvain, ils comptent faire la tournée des fermes. Des 7h du matin nous sommes partis et devant la plus part des exploitations les panneaux « No job no entry » m’inquiètent… je commence à être sur le fil du rasoir. Mes deux compagnons m’expliquent que le fermier laisse les panneaux et qu’en général il faut quand même aller voir. Au bout de 8h et après avoir visité une douzaine de fermes, on nous offre un poste. Nous commençons le lundi suivant (18$ de l’heure).
Il s’agit d’une plantation de bananes, la troisième plus grande de la région. Nous aurons autant de boulot que nous le souhaitons. Le travail se divise en plusieurs étapes :


- Pulling sukers, nous arrachons  à la main, les bananiers qui poussent comme de la mauvaise herbe dans les champs, afin de laisser de la place et de l’eau aux plus grands.
- Trashing, équipé d’une machette aiguisée comme une lame de rasoir nous coupons les feuilles mortes autour de nos bananiers. Utiliser la machette est rigolo au début, mais 8h par jour cela commence à devenir aliénant.
- Seeding, on plante du basilic dans un champ voisin. A  mon sens le plus difficile des travaux qui nous a été donné. Mettre les graines de basilic à la main dans un champ immense par 35 degrés minimum toute la journée…
- Et enfin, le picking.  Petit coussin posé sur l’épaule le régime de bananes enveloppé dans un plastique, déposé sur notre épaule, le fermier tranche le sommet du régime pour que nous le transportions jusqu’à la remorque (un régime de banane fait entre 30 et 70kg)
 Autant vous dire que le soir c’est une douche, un yaourt et au lit !
De plus je n’ai pas mentionné le fait que les plantations de bananes sont extrêmement humides et grouillantes d’animaux de toutes sortes (pas de serpent, rassurez-vous). Mais il n’est pas rare qu’une tarentule vous grimpe sur la jambe (inoffensives mais effrayantes), les mouches vous tournent autour toute la journée, et les sauterelles vous rappellent à chaque instant que sauter dans tous les sens c’est très amusant….
Mis à part le boulot il n’y a pas grand-chose à faire dans cette ville. L’animation se passe le week end à l’hôtel, ou chaque petit groupe achète en commun son pack de bières ou son cubi de mauvais vin bon marcher, pour boire chaque vendredi et samedi soir. Parfois il y a un dîner d’organisé, les participants donnent quelques dollars aux cuisiniers. L’ambiance est vraiment agréable ici.
Néanmoins nous allons profiter de la voiture de François pour partir le samedi 23 avril pour Broome. Au bout d’un mois dans cette ville l’appel du voyage nous titille à nouveau et même si nous ne roulons pas sur l’or nous tentons notre chance ailleurs.
De plus, à discuter avec les autres voyageurs on en apprend plus sur les saisons des récoltes et il semble qu’à la fin mai Kununurra  ou Darwin auront beaucoup de postes à pourvoir.
Quoi qu’il en soit je ne planifie plus aussi loin et le voyage en Australie semble se préparer beaucoup à coup de décisions spontanées et de rencontre agréables.
A bientôt