lundi 1 avril 2013

Un nouveau voyage

Cela fait bien longtemps que je n’avais plus repris le clavier pour continuer à parler du voyage. Depuis le 21 décembre 2012 et ma dépression post retour (Cf-l'angoisse du changement). J'ai décidé de continuer mon périple en compagnie de ma douce italienne (A).
Une opportunité de travail se présente à Bologne, en Italie. Parfait le voyage continue me dis-je, je n'ai plus un sous, je ne parle pas italien... Chalenge accepted.

Nous nous installerons les premiers mois à Rovigo chez ses parents afin se préparer à l'obtention éventuelle de son poste.
Je suis l’étranger, j’apprends l'italien sur le tard. Je ne me sens pas tout à fait à l'aise de squatter ainsi chez beau papa et belle maman.
Je suis l'inconnu hébergé sans emploi. J'ai honte.

C'est au courant du mois de février que la nouvelle se confirme, je vais être papa !

Pendant un instant je suis paralysé, il fait chaud très, très chaud. Je vais être papa !

Étrange mélange d'angoisse aveugle et d'intense bonheur. Une seconde plus tard retour à la réalité. Je dois parler italien !
Je dois trouver un taf !
Je dois trouver une maison !
Je dois appeler mon frère !
Fuck ! La « to do list » vient d'exploser !

Dans la cuisine italienne : Une belle maman aux anges, un beau papa choqué qui me fixe. J'esquisse un sourire assuré et rassurant, je me trouve con, comme jamais.

Il me prendra entre quatre yeux pour m'exprimer ses craintes je comprends alors 10% de son discours. Je lui répondrais par écrit avec l'aide de la future maman, m'engageant à trouver toit et emploi aussi vite qu'il me sera possible.

À la mi-mars je signe un contrat avec le British institute pour une cinquantaine d'heures je trouve une chambre dans le centre et des cours gratuits d'italien pour immigrés. En avril nous emménageons.

samedi 5 janvier 2013

D'un voyage à l'autre-l'angoisse du changement.

Que l'on soit baroudeur expérimenté, aoutien, adepte du voyage organise ou auto-stoppeur, le moment du départ vers un long voyage ou une destination inconnue s'accompagne souvent d'une monté d'angoisse.

Nous réagissons tous différemment à ce phénomène : insomnies, nœuds au ventre, paquetages dépaquetages repaquetages, sensation de vide, détachement, vérifications continuelles du numéro de réservation. Le billet d'avion est-il bien à sa place ? On a ferme le gaz avant de partir ? ...
La liste peut s'allonger jusqu'au point de l'immobilisation totale à regarder l'avion partir, sans nous.

Et notre entourage qui est là pour nous soutenir "Ne t'en fais pas ce sera une expérience incroyable", nous jalouser "Mais quelle chance tu as !" et nous encourager "Tu vas trop kiffer !"

Oui, probablement, sauf qu'à ce moment là on est à deux doigts de péter un câble, vomir, s’évanouir, hurler.

Le nombre de départ vers l'inconnu déjà effectué ne réduit pas tellement la crainte qui accompagne ces premiers instants, avant de faire le grand saut. L’expérience permet surtout de pouvoir appréhender cet phase de transition. Elle nous permet de relativiser autant que possible mais aussi et surtout d'en savoir plus sur soi-même. Ainsi nous devenons capable de créer un espace pour cette peur, nous pouvons l'apprivoiser car nous avons découvert nos réactions, nos attitudes quand nous sommes dans cette situation. Enfin, avoir une telle expérience nous donne la force de pouvoir avancer vers l'inconnu. Car il en faut de la force. Un départ pour une nouvelle vie est à la fois excitant, éprouvant et effrayant.

Interrogés sur cet sujet les baroudeurs que j'ai pu rencontrer lors de mes voyages sont formels : Oui. On flippe toujours avant de franchir une frontière, mais quand on retourne dans un pays dans lequel on est déjà allé alors ce n'est plus l'inconnu, c'est presque comme à la maison.

J'ai beaucoup aimé cette remarque également : « Dans un voyage, le moment le plus difficile et le plus long, c'est quand on va à l’aéroport. »

En fait il me semble que ce sentiment est le même que celui que nous avons ressenti le jour de notre rentrée à l’école primaire, de notre premier entretient d'embauche, de tout ces événement auxquels nous avons dû faire face et ou nous n'avions aucune idée à quelle sauce nous serions mangés.

Et pour ceux qui sont encore en voyage, qui se sont habitués à la routine de l'inconnu, cette angoisse fera probablement à nouveau son apparition justement le jour ou il faudra prendre l'avion pour rentrer à la maison.