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jeudi 20 septembre 2012

Malaisie part 2 - des Malais des croyances






Nous achèverons notre dernière journée d'excursion plus proche de nos compagnons de randonnée. L'effort nous a rapproché et nous sommes heureux d'avoir pu accomplir cette expérience éprouvante. 
Notre guide Greko sourit en évoquant sa jeunesse, quand la ville de Kuala Tahan était encore peu tournée vers le tourisme et qu'il devait traverser la jungle chaque matin pendant plus d'une demie-heure pour se rendre à l’école. Nous prenons une dernière fois le bateau pour retourner à notre auberge, tous pressés de pouvoir profiter de notre douche méritée. 

Alors que nous nous approchons de Rippi Guesthouse, le gérant nous salue entouré de sa famille, présente ici pour célébrer l’arrivée du fils du Sultan de la région de Pahang. Riffi nous encourage donc à nous rendre à cette célébration en nous glissant un : « Free food for you ».

En plus de la bouffe gratuite, il s'agit d'un événement intéressant que nous ne risquons pas de voir de sitôt. Une fois lavés et changés nous nous dirigeons vers le lieu de la fête. Nous sommes un peu mal à l'aise à l’idée de venir nous servir pour un événement qui ne nous concerne pas, mais les malais nous accueillent avec de grands sourires et nous font essayer tous les plats. Nous essayons donc de gouter à un maximum de choses afin de découvrir les saveur locales. C'est la première fois que nous sommes entourés par tant de Malais. 

Tous ce sont fait beau pour l'occasion. Une jeune femme nous explique qu'il s'agit d'un grand honneur de recevoir cet homme ici et qu'elle aimerait beaucoup pouvoir l'approcher. La plupart des femmes présentes sont voilées, il faut dire que nous sommes dans un des pays où la pratique de l'Islam est la plus dominante. Je me surprend donc à admirer ces foulards placés avec élégance, tous de couleurs différentes, en harmonie avec le reste de la tenue. J'en viens même à penser que les cadors de la mode européenne pourraient bien intégrer le voile dans leurs défilés de mode si prisés. Et je m'amuse à imaginer en occident une nouvelle tendance, qui dérouterait bon nombre de ces personnes, tellement mal informées sur le sujet et pourtant si promptes à émettre un jugement de valeur. 

Nous ferons le bonheur de cette jeune femme car nous ayant aperçu, le prince et ces suivants s'approchent de nous pour nous saluer. Nous lui assurons que nous prenons beaucoup de plaisir à visiter son beau pays, que nous venons de France. Il connait le pays et s'y serait rendu récemment. Nous venons de Paris précisons nous. Ce à quoi il nous répondra de ne pas nous fâcher mais il préfère l’O.M. 
Après cette rencontre diplomatique, nous décidons de partir nous coucher car demain nous reprenons la route, direction The Cameron Highlands et ses plantations de Thés. Encore une fois nous prenons le bus pour nous rendre sur place. 

L’arrivée me rappelle le Vietnam et Sapa avec ses nombreux flancs de collines aménagées en terrasses vert-brillants. Le chauffeur nous demande devant quel hôtel nous souhaitons nous arrêter. Aucune idée, nous ne faisons aucune réservation. Les autres passagers semblent surpris, se pourrait il que tous les hôtels de la ville soient pleins ? Effectivement, les hôtels corrects le sont et nous partons à la chasse aux auberges peu chères. Il ne nous faudra que quelques minutes d'effort supplémentaire pour trouver un lieu deux fois moins cher. 
Nous sommes dans les montagnes et il fait froid. Pour la première fois du voyage nous enfilons des vestes. Mais l'endroit ne nous plaît pas, sans doute ne sommes nous plus habitués au fourmillement d'une ville moyenne et de surcroît touristique après nos jours passés sur des plages désertes et la jungle. Nous consultons tout de même le Lonely Planet pour trouver une activité intéressante. Il y a des randonnées mais nous passerons notre journée à essayer de trouver le point de départ, alors nous nous promenons dans la ville de marchés en marchés, de cafés en restaurants. Nous décidons donc d’écourter notre séjour pour nous diriger vers l'ile de Penang. 

Le terminus est à Georgetown et nous descendons à une gare routière où nous attend une flopée de taxis. Notre premier réflexe est bien sur de refuser. Nous nous éloignons donc un peu pour consulter la carte de notre Lonely Planet afin de voir la distance qui nous reste à parcourir avant d'arriver vers le centre où se trouvent les auberges bon-marchés. Nous en avons d'ailleurs repéré une qui apparemment fait des banana pancakes du tonnerre. Sur le guide la gare routière de la ville est à environ 1 km du centre. 

Nous nous consultons et sommes d'accord pour économiser un taxi et de marcher tranquillement vers la ville. Au bout de quelques minutes nous demandons à un groupe d'hommes, discutant avec un chauffeur de car touristique, la direction pour nous rendre vers le centre de Georgetown. Le chauffeur qui parle le mieux anglais nous fait monter dans son bus pour consulter la carte que nous lui tendons. Il nous demande comment nous souhaitons nous y rendre, lui expliquant nos intentions, celui-ci se met à sourire car nous sommes à plus de 20 bornes de la ville !! 


En voyant nos mines déconfites il nous propose aussitôt de nous emmener gracieusement à notre hôtel en nous faisant ses petites explications touristiques. A nos remerciement il répondra : « Welcome to Malaysia ». 
L’hôtel que nous cherchions n'existe plus. 
Heureusement il y a un hôtel tous les 10 mètres dans la rue où nous nous sommes arrêtés. 



Nous découvrons la ville avec son histoire, sa culture et sa spiritualité. L'ile fut longtemps sous une occupation britannique. Plusieurs quartiers et édifices religieux témoignent de l'important multiculturalisme. Un quartier chinois, indien, des mosquées, des églises, des temples chinois, indiens, bouddhistes. Cette grande diversité nous amène à découvrir un parcours recommandé par le centre culturel de la ville. Il s'agit d'une promenade nous emmenant dans les musées de la ville et nous invitant à entrer dans les lieux de cultes.



Le musée nous révèle la présence de différentes ethnies malaises de leurs traditions, de leurs coutumes et même de leurs jeux. Plus qu'un Musée de l'ile nous découvrons un pays qui a du intégrer dans son histoire d'autres civilisations et apprendre à vivre avec elles. Aujourd'hui nous n'avons que l’œil du touriste bien superficiel. Mais il ne semble pas y avoir d’animosité culturelle. Le Muezzin chante l'appel à la prière qui nous sert un peu de bande son à nos vacances malaises. Les églises sont plus modestes et plus récentes. Et en nous promenant dans les rues nous découvrons un temple hindou d’où sortent des hommes et des femmes en habits traditionnel. Les temples chinois parfumés d'encens et richement décorés nous ravissent les yeux.
Le plus grand temple bouddhiste de toute l’Asie du Sud-Est se trouve également sur l'ile : Kek lok Si Temple
Juché sur une colline en périphérie de Georgetown, le lieu est incroyable. Des bouddhas par dizaines, des bodhisattvas par centaines, les temples sont multiples ici, sur plusieurs niveaux, des tortues pour la chance, des jardins pour être en paix. Impressionné je salue humblement les bouddhas et nous allumerons une bougie pour notre bonheur futur. Un soir que nous nous baladons dans les rues nous apercevons un restaurant qui propose également la location de vélos. 
C'est décidé nous partirons en balade le lendemain. 


Nous découvrons bien vite que la ville n'est absolument pas adaptée pour ce type de véhicule. Les trottoirs sont souvent inexistants et très vite nous nous retrouvons sur des voies un peu trop encombrées et bien trop rapides. Nous empruntons donc des petites rues pour avancer vers un but incertain. 
Au début tout ce que nous souhaitons c'est réussir a sortir de la ville pour flâner sur des routes de campagnes. Nous ne les trouverons jamais. 
En revanche au détour d'un chemin nous traversons d’étranges cimetières laissés à l’abandon recouverts par une dense végétation. Nous avons du mal à distinguer les caractères gravés sur les stèles. Un homme nous arrête nous demandant où nous souhaitons nous rendre. Il nous indiquera la route à prendre pour nous rendre à la plage. 
Trop obstinés à vouloir vagabonder sans but, nous suivons une route qui semble s’éloigner de plus en plus de la ville. Il s'agit d'un cul de sac. 



Nous faisons une pause pour reprendre notre souffle. Non loin de l'endroit où nous nous sommes arrêtés se dégage une étrange musique, des cymbales, des tambours. 
Nous attachons nos vélos pour voir de plus près ce qui se passe à coté.

Une scène de théâtre est installée où des jeunes filles costumées en tenues traditionnelles semble répéter. En face, d’où provienne les sons de tambours un rassemblement de personnes autour d'un homme d'un certain age.

Inspiré, il note sur des bouts de papiers jaunes des choses qui semble avoir une importance capitale. Certains sont conservés sur une table d'autres sont brûlés. Au rythme des tambour l'homme effectue des mouvements qui sont pour nous bien saugrenus.






En face de lui se tient un autre groupe autour d’un autre homme, plus jeune. Il a les yeux clos et se bascule doucement d'avant en arrière. Ses lèvres remuent mais le son des tambours couvre ses murmures. Nous reconnaissons aussitôt en lui l’état de transe. 
Il ne semble tenir debout que grâce à son étrange canne. L'ambiance est extrêmement mystique avec l’épaisse fumée des nombreux bâtons d'encens disposes en avant de ce spectacle, sur un autel ornés de fleurs, et de nourriture. Les locaux venus assister à la cérémonie nous font signe d'approcher de ne pas nous inquiéter. Nous pouvons prendre des photos. On nous explique que ce rituel s’effectue chaque année dans le but d'apporter de la chance, de guider les personnes venues « consulter ». 

Le son des tambours change, le rythme aussi, plus régulier. La table où se trouve les papiers est mise de coté et le jeune homme en transe est conduit près de celle-ci. Assis sur un banc il se balance de plus en plus frénétiquement alors que se forme en face de lui deux colonnes de femmes, d'hommes et d'enfants. Au fur et à mesure que les couples se présentent à lui, toujours dans son état extatique, le voici qu'il se lève et claque le fouet qu'il avait autour du cou à coté des deux personnes installées à genoux, mains jointes en face de lui. Quand il aura claqué son fouet un nombre de fois qui lui semblera suffisant alors il tendra la main vers la table pour se saisir d'un petit papier qu'il remettra aux "patients". Cela ressemble beaucoup à un rituel Shamanique. Cet homme dans un état de conscience altéré serait à même d' apercevoir les esprits et de son fouet repousserait ceux qui avaient prévu d'ennuyer les Malais. 

Nous ne participerons pas à la cérémonie sans doute trop gênés de se joindre à un tel événement dans lequel nous n'avons pas foi. Néanmoins des brioches et autres sucreries nous seront offertes par les locaux pour nous remercier d'avoir été témoins de l’événement.

samedi 15 septembre 2012

Malaisie part 1 : Les îles, la jungle.

Mon mois de septembre sera pour moi l'occasion de partager des vacances avec mon ami de longue date, Guillaume. Honnêtement, je suis tout énervé à l’idée de voyager en sa compagnie tellement il me semble possible de pouvoir quitter enfin mon costume de travailleur immigré, pour enfiler (une dernière fois?) celui de vagabond du bout du monde.

J'atterris à KL (Kuala Lumpur) quelques jours avant son arrivée.
Aussitôt que j'en ai la possibilité, je quitte les bâtiments climatisés de l’aéroport pour me délecter de ce bol d'air lourd et tiède si caractéristique des régions tropicales.

Je profite de mon avance pour me lancer dans ma mission de repérage : Quels sont les prix pour un bon repas local, pour un lit correct ainsi que les différents transports que les Malais utilisent. J'en profite également pour préparer nos premiers jours de voyages. En effet, les consignes que j'ai laissées à Guillaume sont de ne pas prendre de guide touristique. À mon avis, ceux-ci sont pour la plupart inexacts quant aux hébergements, restaurants et même, certaines visites proposées. Cela se vérifiera d'ailleurs tout au long de notre séjour.

De plus, quand on est sur place, il y a toujours une personne bien attentionnée (un taxi, un gérant d’hôtel, ou un autre voyageur...) ravie de nous rendre service, en partageant ses expériences et ses bons plans. Les cartes du pays, des régions ou des villes sont disponibles à peu près partout. L'histoire culturelle locale nous est racontée par les Malais, et pour les férus de vérité la grande Histoire est accessible sur la toile.

Je souhaite en réalité approcher avec lui ce que j'appelle le vrai voyage, celui qui nous contraint à sauter sans filet dans cet inconnu angoissant, celui qui se déroule simplement, qui se suffit à lui-même.
Deux semaines plus tard nous troquerons un roman contre un guide, avec un voyageur sur le départ.

Nous ne passons quelques jours dans la capitale. Une autre grande cité que nous aurons l’opportunité de découvrir plus à fond à la fin de notre voyage.

Notre premier objectif est d'atteindre les Perhentians Islands où nous attend Ashley.
Rencontré alors que je séjournais à Cairns avec mon frère, il vit de la plongée. En effet avec un certain niveau il est possible de vivre de cette activité tout en se déplaçant d'une plage sublime à l'autre, de faire le tour de la planète sur l'axe des tropiques, de voyager de bateaux en bateaux. Elle permet surtout de partager une passion avec les touristes amateurs de nouveautés, venus explorer les fonds marins aujourd'hui encore si mystérieux.



Nous restons trois nuits à Coral Bay, à découvrir l'île et ses habitues, à se baigner dans une eau presque toujours belle, à faire du canoë et préparer notre prochaine étape avec nos nouveaux compagnons de voyages rencontrés ici. C'est également ici que nous faisons l’expérience de notre première pluie diluvienne.

Ce soir la, nous ne savons rien sur la force des pluies.
Je suis installé sur la jeté, afin de profiter du coucher de soleil avec des amis, quand la température se met à chuter. Autour de moi on s’exclame : « Il va pleuvoir. Il faut rentrer. »
Je les imite donc quand le vent se lève. Celui-ci n'a rien de violent mais il est assez fort et accompagné de nuages menaçants. Cinq minutes plus tard, un véritable déluge s'abat sur l'île. De puissantes trombes d'eau qui vous auraient tout à fait trempé si par malheur (ou bonheur) vous vous trouviez entre deux abris (n'est-ce pas Guillaume ).
Les chemins se transforment en rivières, les marches en cascades.

Ces pluies ne dureront que quelques heures, le temps d'un dîner à quinze, réunissant les amis, des amis, des amis, des personnes de Coral Bay (plongeurs, locaux et touristes). Nous discutons alors de la suite de nos projets de voyage pour la Malaisie. C'est là que nous entendons parler d'une île paradisiaque, tout à fait isolée des touristes et de l'ambiance un peu trop excessive qu'ils génèrent parfois.

Kapas.
Ce sont Hannah et Candice qui nous parlent du lieu. Elles ont prévu de s'y rendre avant nous. Ashley, Tony, Guillaume et moi, décidons alors de former un petit groupe de voyageurs aventuriers, et de partir ensemble rejoindre les filles pour quelques jours de dolce far niente.

Voyager avec Ashley nous facilite beaucoup la vie. Il parle indonésien et cette langue est assez proche du malais. Nous nous sentons donc plus proche des locaux. En quelques heures nous arrivons au marcher de Marang pour y faire le plein de fruits (rambutans, manguis, snake fruit, ananas et pastèques). Arrivés a Kapas nous longeons la côte afin de trouver la chambre la moins chère, et c'est la que nous retrouvons les filles.


Le restaurant en bord de plage propose de succulentes crêpes chocolat-banane dont nous nous gavons. L'eau est délicieuse et pour le premier soir, un feu est lance sur le sable. Le temps est si agréable que je ne peux résister à passer la nuit à la belle étoile.

Le lendemain je découvre que nous partageons notre chambre avec un rat et qu'il a décidé de grignoter un bout de mon sac. Mis à part ce petit forfait il ne nous aura pas dérangé.






Nous apprenons plus tard, qu'il est possible de faire un tour dans la partie intérieure de l’île pour accéder à une partie de la cote, d’où il est possible de plonger, et où l'eau serait magnifique. 

C'est donc tôt le matin que nous décidons de partir en expédition. Chacun enfile sa tenue d'aventurier pour trouver ce coin de paradis. Un habitué nous prêtera même sa machette (elle nous servira à ouvrir des noix de coco sur le chemin du retour).







Cette promenade nous sert de courte introduction à la jungle.
Le chemin est balisé de cordes qui courent d'arbres en arbres. Quand nous arrivons sur la côte, nous sommes assommés par la force du soleil. Même si l'air était lourd sous la canopée, nous sentons tout le poids d'un ciel sans nuage, « plein phare ».




De ce côté de l'île il n'y a pas de plage, mais seulement des rochers qui plongent dans des eaux turquoises. Il est inutile d’être doué en escalade car le chemin pour accéder à la crique est plus ou moins plat. Aussitôt trouvée, nous nous installons sous un petit abri sous-roche. Nous troquons alors nos habits d'explorateurs pour les maillots de bains, masques et tubas. Nous pouvons enfin nous rafraichir en nous jetant des rochers.

L’œil entrainé d'Ashley repérera un Tiger Shark qui, dérangé à notre approche, disparaitra bien vite.

Plus tard, un couple d'amis (« Jane » et Roberto) nous rejoint. À cote d'eux nous sommes de bien pales touristes en short. Tous deux ressemblent à des Robinsons échoués sur cette île depuis des mois. Jane est en « longues vacances » et ne voyage qu'avec un petit sac en bandoulière. A l’intérieur : un Rice cooker et, l'essentiel... Roberto (27 ans) est plongeur et photographe. Il voyage essentiellement en stop depuis une dizaine d’année...

En voyant ces deux la, une évidence me saute aux yeux : «  Oui. Cette vie dont certains rêvent est possible. »

Kapas aura vraiment été le sommet de ce séjour. Les autres moment auront été riches bien-sur, mais moins stressants peut être. En même temps il m'est difficile d'imaginer une atmosphère plus détendue...

Nous nous forçons donc à quitter l'île pour continuer notre voyage à quatre.


Direction Taman Negara.
Candice nous conseille L'auberge Rippi. Elle ne figure sur aucun guide et n'est pas sur le net. Depuis Marang Il nous faut trois bus et un taxi pour nous rendre sur place :

- Marang/Kuantan où nous attendons longtemps notre bus sur le bord de la route, sans savoir quand passera le suivant.

- Kuantan/Temerloh. Ce bus est presque rempli de touristes. La nuit est sur le point de tomber, et afin de nous éloigner des sentiers battus, nous décidons de ne pas passer la nuit dans cette dernière ville, de pousser le trajet jusqu'à Jerantut. Alors commence une course pour nous rendre d'une station de bus a l'autre. Apparemment le dernier part dans quelques minutes. Il faut faire vite ! (courir avec un sac a dos de routard est vraiment usant). Heureusement nous apercevons le dernier bus et quand nous sommes installés à l’intérieur, nous sommes ravi de notre petite victoire. Au loin, nous apercevons un couple de touriste. Eux aussi veulent ce dernier bus. Heureusement que le chauffeur préfère finir sa clope avant de partir.

-Temerloh/Jerantut. Nous ferons connaissance avec Mohammed et Sabrina qui deviennent nos nouveaux compagnons de voyage pour Taman Negara. C'est avec eux que nous partageons le Taxi qui nous ammene à Kuala Tahan.

Taman Negara, (qui se traduit tout simplement par Parc National en malais) est l'une des plus ancienne jungle encore existante au monde avec apparemment 130 millions d’années à son actif. Ce parc fut la première zone protégée de Malaisie en 1925. On peut comprendre vite l’intérêt de créer de telles zones quand sur le Chemin pour nous rendre a Kuala Tahan on voit à perte de vue, des cultures de palmiers sur des centaines et centaines d'Hectares. Le business de l'huile de palme dévaste les espaces naturels réduisant à néant l'incroyable diversité végétale et animale de ces jungles millénaires...


Nous arrivons à L'auberge qui nous avait été recommandée. Les prix sont corrects et nous sommes tous les six installés dans la même chambre. Plusieurs tours guidés sont proposés ici, mais une fois encore nous décidons de nous rendre compte par nous-même de ce que la jungle peut nous offrir.
Pour nous rendre dans le parc national il faut emprunter un petit bateau à moteur pour traverser un fleuve puissant.




À notre arrivée, nous constatons que la jungle ne commence pas immédiatement. L'industrie touristique a déjà réussie à ronger un peu d'espace protégé, pour y installer de magnifiques chalets hors de prix, les familles plus aisées peuvent se féliciter de voir leurs enfants jouer avec des faons domestiqués car nourris. Le gazon est bien taillé et les singes fouillent dans les poubelles.

Plus loin un panneau indique les chemins de randonnées, notamment les ponts suspendus pour admirer la canopée.

Bien évidemment nous choisissons de faire une longue marche balisée afin de nous rendre compte de la difficulté d'un trek dans la jungle. Sabrina et Mohammed rebrousserons vite chemin car essouffles et en sueur après plus d'une heure de marche. Nous persévérons et après plus de quatre heures, nous sommes tout de même content de retrouver l’entrée du parc. 
Ashley et Tony ont eu leurs doses et décident de repartir le lendemain vers les îles afin que Tony puisse passer son premier niveau de plongée. 
Guillaume et moi restons encore pour l’expérience du trek « deux jours une nuit » proposé par Riffi, le propriétaire de l'auberge.


Marcher dans la jungle, y voir la pénombre du soir lentement tomber, respirer cet air lourd et humide, y sentir les fraiches et lourdes gouttes de pluie, se fatiguer à toujours rester attentif au moindre pas, suer encore et encore, boire tout autant, glisser, passer à côté d'arbres gigantesques, de plantes indescriptibles... s'arrêter enfin. Alors on croise le regard brillant de nos compagnons, sourires entendus, silences, explications et histoires de notre guide. A chaque arrêts, avant de repartir, tous nous relevons nos pantalons, déroulons nos chaussettes avec angoisse. Combien de sangsues à mes chevilles se sont gavées de sang ?

Nous sommes bien simples et faibles face à cet environnement tout puissant.
C'est à nous cette fois de nous adapter un instant.
Je vois qu'aujourd'hui, nous ne laissons aucun autre choix a la Nature que celui de survivre dans nos jungles de bitume goudronné, bétonnées.

Nous passerons la nuit dans une vaste grotte habité par des chauve-souris.

Tous installés autour du feu, chacun taille sa cuillère ou ses baguettes dans un morceau de bambou récupéré par Greko (notre guide). Au diner nous avons du riz et de la viande en boite. Fatigués nous nous endormons tant bien que mal sur de fins tapis de sol. Greko raconte des histoires sur comment certains touristes un peu téméraires ont disparu ici, ou comment une jeune femme a réussi a survivre seule pendant plus de 2 semaines, et fut retrouvée a bout de forces non loin d'un sentier touristique...

mercredi 29 août 2012

En quittant l'Australie


Je fus surpris de la nonchalance avec laquelle je quittais l’Australie. Ce pays ne m’avait jamais véritablement séduit et pourtant j’y suis resté près de vingt mois. En passant d’états en Etats accomplissant presque la grande boucle de Perth a Adelaïde devenant de plus en plus Australien avec mes bottes, mon chapeau, assimilant le vocabulaire local (G’day mate ! No worries. Too easy. Ta…), je découvre que les Australiens même s’ils ont une tendance aux préjugés, ont un sens de l’accueil incroyable avec une véritable volonté de vouloir aider son prochain. Plusieurs exemples me viennent en tête. Notamment Shane, le garagiste de Tasmanie qui nous propose de nous héberger dans sa maison de campagne suite à une panne moteur sur le van de compagnons de voyage (il nous prêtera un second van pour que nous continuions notre voyage, alors qu’il s’occupe de réparer le moteur à moindre frais). Et la quantité de mes clients dans la Road house de Salt Creek qui me proposèrent de travailler pour eux pour un meilleur salaire pour la seule raison que j’étais un simple backpackers.

Car effectivement  vivre en Australie avec un sac sur le dos nous (les backpackers), sommes souvent considérés comme des immigres acceptant des travaux pénibles (que peu d’Australien voudraient bien faire), payes à bas cout (en général 1/3 de moins que le salaire moyen minimum australien), et vu comme des voleurs. Les Français tout particulièrement sont très mal vus. Mais des histoires que j’ai pu entendre on ne peut pas blâmer les Australiens qui ne nous tiennent pas dans leur cœur. Je ne saurais dire combien, tellement il était banal d’entendre de la bouche de français qu’il était facile de voler dans les grand magasins car les Australiens (quels naïfs) ne surveille pas les sacs, ont peu de camera, et ont une naturelle confiance en la nature humaine. Alors, chaque année des groupes de Français sont rapatriés pour avoir volé dans les supermarchés.

Parmi les traits du Backpacker typique il y a également sa tendance à boire, beaucoup. Même si compare au cout de la vie Australien Nous sommes situés en bas de l’échelle sociale, le Backpacker la veille de son jour de congé achètera avec ses comparses des litres et des litres de Goone pour une poignée de dollars. Il s’agit d’un vin de bas de gamme vendu au cubi et qui fait des ravages quand un groupe de Backpacker décide de le terminer au plus vite. Il n’est donc pas rare de voir dans les villes ou dans les Auberges de jeunesse Un joyeux groupe hurlant et chantant à tue-tête, imbibe d’alcool. Souvent notre excuse sera : « C’est mon premier Day off depuis 2 mois. », « On bosse plus de 10h par jour 7 jours sur 7 », ou encore « On est en Australie ! »

Ainsi, le voyageur n’aura pas le même sentiment de liberté qu’un baroudeur d’Inde, d’Asie ou d’ailleurs. Quand ce dernier passera sa nuit à la belle Etoile ou chez l’habitant en dépensant 1 ou deux dollars pour ses repas, l’autre sera au lever du soleil dans le champ à  essayer de gagner ses 100 dollars quotidien.
Je passerais donc mes derniers moments en Australie dans la Ville de Melbourne. Je travaillerais à peine un jour sur deux pour une entreprise spécialisée dans l’installation et la désinstallation de stand pour les différentes expositions de cette ville. Je serais installé dans une Auberge de jeunesse, la plus grande de la ville en compagnie de Nombreux autres backpackers qui eux aussi travaillaient à l’occasion à l’Exhibition center. Je n’ai pas véritablement savoure mes derniers moments en Australie à attendre l’arrivée, angoissante de mon passeport. Heureusement que les copains sont cool, que le bar n’est pas loin et que j’ai eu la chance de pouvoir assister à un match de Boxe Thaï, MMA ou l’un de mes amis de l’auberge participa. Il sortira victorieux de son match. Bien évidement nous avons célèbre cet évènement  a grand coups de pintes.

Aujourd’hui je suis en Malaisie avec mon grand ami Guillaume et je savoure chaque instant que je passe à retrouver mon Asie Chérie.




lundi 23 juillet 2012

En attendant a Melbourne


Melbourne, la ville du changement, la solitude parmi les gens, le lieu de passages. Les remises en questions sur les voies spirituelles, les choix de vies, Autrui, Soi.  

Décidément ce sera bien ici que je me serais pris les claques les plus sévères :)

Me voici donc de nouveau à Melbourne. 
Cette fois se profile la fin du voyage en Australie, au bout d’un an et demi sur ce vaste pays. Des rencontres, des séparations, des hauts, des bas, des expériences intenses, de l’autre cote de la terre, une jeune civilisation qui aura considérablement changé  ma manière d’aborder le voyage en pays Occidentalisé.

Récemment je m’étais plongé comme vous le savez, dans un emploi au milieu de nulle part à servir les locaux, routiers et touristes de passage. Comme bilan je crois que j’aurais appris à vivre sur mon lieu de travail et à devenir responsable de la station entière, quand mon couple de patron s’en allait à Adelaïde. Cela donne un bon aperçu sur la façon de gérer un Magasin-Auberge-Caravan Park.

Comme vous le savez également voici un peu plus de deux ans que je suis sur les routes du monde. Très honnêtement il est bien difficile de se rendre compte combien le voyage m’aura apporté, changé.  Peut-être en sais-je mieux sur mes angoisses face aux changements, à l’inconnu. Pourtant persiste toujours cette inquiétude chaque fois qu’une nouvelle voie est empruntée.

Dans quelques semaines je suis censé prendre mon vol pour la Malaisie.  

La grande question du moment étant : Aurais-je mon passeport dans les temps ?


En effet, alors que je n’avais plus aucune pièce d’identité, ma situation financière m’avait poussé à trouver un boulot en attendant que je me refasse et que je lance les formalités administratives Françaises. J’envoie donc un mail au consul de Melbourne lui expliquant mon cas et demandant les délais pour obtenir un nouveau passeport biométrique. 
Celui-ci me répond donc que cela prend environs 4 semaines. 
Très bien, je décide donc de rentrer 6 semaines avant mon départ pour la Malaisie afin d’être serein pour le renouvellement du précieux document.
C’est donc le 16 juillet que j’arrive à Melbourne et que je cours voir le consul pour lui donner mon dossier complet.

Haaaaa le doux parfum de l’administration française… Je l’avais oublié.


Je comprends très vite de la bouche du consul lui-même que les informations qui m’ont été transmise ne sont pas tout à fait correctes... 
En effet la liste de documents à fournir pour ma demande était incomplète… 
Soit, les pièces manquantes seront transmises par mail en moins de 24 heures. 
De plus, le délai qui m’avait été indiqué par mail est faux, il ne faut pas attendre 4 semaines mais bien 6 !

A ce moment je ne peux m’empêcher de rire nerveusement face au consul.

-          6 semaines ? et je suppose que je ne remplis pas les critères pour un passeport d’urgence.
-          Effectivement, vous êtes en bonne santé, vous ne partez pas pour des raisons professionnelles et vu la date de perte (début mai) le moins qu’on puisse dire c’est que cela ne semble pas urgent.
-           Bien. Puis-je consulter votre calendrier ?  J’ai un vol le 30 aout à 1h du mat… Haaa, donc 6 semaines cela nous renvoi au 28 aout.
-          Heu… oui, mais vous savez je ne peux vous garantir que vous aurez vos papiers avant votre vol, nous pouvons inclure votre billet d’avion dans votre dossier si vous le souhaitez, cela fera peut-être accélérer les choses…
-          Ba oui on va faire ça alors.

 Donc voilà ou j’en suis, à attendre :
-          Que l’ambassade de Sydney m’appelle.
-          Qu’un rendez-vous soit pris à Sydney.
-          Que je fasse faire mes empreintes digitales
-          Que le dossier soit envoyé en France
-          Que mon passeport arrive en Australie

Donc pour rester serein je me suis trouvé d’autres petits boulots à droite à gauche pour quelques heures à Melbourne afin de reste occupe.


Bon sinon autrement j'ai la forme, le sourire et des sous donc pas d'inquietude hein.  

Bon  été  à  tous.

dimanche 20 mai 2012

sans papier au milieu de nulle part


Salutations les gens,

Alors, si mes souvenirs sont bons je vous avais laissé sur une note angoissante après la perte de mon portefeuille (passeport, carte bleue, etc…)

Aujourd’hui je suis toujours sans papier car ma situation financière exigeait que je me trouve un travail afin de pouvoir me payer mon billet d’avion pour la Malaisie /Thaïlande en septembre en compagnie de mon camarade de longue date, Guillaume (Guillou pour les intimes). Je me suis donc trouver un emploi dans le South Australia, Salt Creek. Perdu sur les bords du Coorong (parc national) la ville doit compter à peine une vingtaine d’habitants. La ville la plus proche est à 80km et ici le seul magasin c’est cette road house (Heart of the Coorong) ou je compte vivre pour les mois à venir avant mon départ pour Melbourne.



Mon patron s’appelle Adam, 37 ans (surfeur, chasseur, pécheur) il s’est lance dans cette aventure d’ouvrir ce business il y a 4 ans après avoir vadrouille à travers le monde pendant plusieurs années.
A chaque fois qu’il a besoin d’employés pour lui alléger le travail, il cherche du cote des Backpackers Européens qui sont en quête d’expériences et d’aventures.

Mon travail ici consiste à savoir tout faire, Information touristique sur la région, les lieux de chasse et de pèche, l’entretiens des chambres et de la station, la caisse, la cuisine, ouverture fermeture, etc…
Adam m’a confié m’avoir choisi pour mes compétences dans le tourisme. En effet il souhaite également développer son business pour transformer son jardin en caravan Park et améliorer la qualité de son terrain et de ses chambres.

En outre nous sommes en basse saison touristique en ce moment et parfois quand l’envie lui prend, nous fermons la boutique et partons en vadrouille soit pour aller chasser les renards qui dévorent les poules et moutons des fermes alentours, soit pour aller dépanner un routier ensable qui aurait pris une mauvaise direction.


Chaque vendredi ses amis se retrouvent ici et transforment  la station en Pub. La nuit dernière nous avons dû veiller jusqu’à 4h du matin car son meilleur ami y fêtait son anniversaire.  J’étais d’ouverture à 8h le lendemain pour 10h de travail. Compter la caisse devient difficile après une bonne dizaine de verres essayant tant bien que mal de rester plus sobre que les clients. C’est là qu’on peut se rendre compte du rythme intense qu’il faut parfois tenir pour gérer ce type d’entreprise. Quand je pense qu’il dut s’en occuper pendant un an tout seul…

Je suis donc à présent sur le cote de la route à discuter quelques instants avec les voyageurs de passage. Des Australiens pour la plus part, quelques routards français ou allemands quand ils trouvent le courage d’aligner plus de trois mots pour payer leur essence. Je m’amuse pas mal à discuter avec tous ces gens. Les locaux sont des fermiers, des pécheurs et des chasseurs qui me demandent comment est la saison en ce moment. Alors je me renseigne sur ces saisons sur les endroits où il faut aller, ce que je dois ou ne dois pas dire aux touristes pour que les meilleurs coins soient gardés secrets. Je surprends les routards francophones qui se demandent comment j’ai bien pu atterrir dans un endroit pareil, loin du soleil Australien car ici nous entrons dans l’hiver et les températures chutent de jour en jour.

Pour l’instant je compte rester planquer à Salt creek en attendant de devoir refaire mes papiers à Melbourne pour partir vers la Malaisie. Mais comme j’ai pu le constater la plus par de mes projets se sont modifiés au cours du temps.

Je vous souhaite à tous plein de bonnes choses et à bientôt pour de nouvelles aventures.



mercredi 25 avril 2012

Le Coeur battant


Bonjour a vous!
Comme vous avez pu le constater, une série d’évènements m’ont conduit à me retrouver de nouveaux seul sur les routes.  En 48h heures je quitte mes compagnons Franco-vietnamo- Australiens avec qui nous partageâmes d’Epiques moments Aventureux :
-          y a pu d’frein !
-          Yes! You work tomorrow! Broccoli! 
-          Present!
-          Combien de Cubis pour ce soir ?
-          Je sais pas, 4 de 5 litres ?
-          Ok.
-          N’empêche que quand on est en Australie, Wolf Creek c’est vraiment flippant…

De Condah je passe à Portland ou je quitte Valentina qui s’en retourne à Melbourne, viens ensuite Mount Gambier ou je dormirais dans une ancienne prison. Puis Adelaïde a la recherche intense d’un travail.

Les oranges, les citrons ? Direction Berri, Loxton, Renmark ?
On m’appel pour un travail dans les orange je commence lundi 5 jours. Ok.
Le lendemain je reçois un autre appel.
Un coin paume ou il faut aider, expérience unique dans l’Australie perdue. Salt Creek. Hébergement et bouffe offerte.
Je commence demain. Ok

Evidemment je choisi la seconde, le travail est garanti pour 3 mois.

En une semaine je passe donc du tout au tout. La claque du changement est passée je suis de nouveau dans mes bottes de nomade solitaire. Je réapprends à tuer l’ennui en m’occupant un maximum. Je parcours Adelaïde dans tous les sens, repere chaque endroit ou le wifi est gratuit. J’écris aux curieux qui me posent une foule de questions, et je réapprends à gérer le changement, apprivoiser à nouveau la solitude.

Ce mail s’interrompt ainsi car à l’ instant où j’écris ces lignes je n’ai plus que mon sac sur le dos, les vrais voyageurs disent que cela est suffisant. Que dans une période de changement on devient aveugle. La porte de secours brutale du «worst case senario : go back home» s’ouvre devant moi. 

Je viens de perdre tous mes papiers... Passeport, Carte d'identite, carte bleue...


Et quand je relis ces lignes  je vois qu’il est tout à fait pour moi possible de partir travailler a Salt Creek en attendant que ma carte bleue arrive je pourrais alors me présenter au consulat de Melbourne pour réclamer une identité. Et rentrer finir mes mois australiens dans cette opportunité professionnelle en attendant la Malaysie avec impatience, septembre…

vendredi 6 avril 2012

l’ère du changement

Au cours de mes sessions de jonglerie  dans  le cœur de Melbourne je découvre, en me faisant poliment dégager d’une pelouse, qu’il me faut un permit pour pratiquer ce genre d’activité à des fins lucratives. Je pars donc me renseigner à l’office de tourisme. On m’explique alors qu’il me faut une licence de sécurité afin de savoir ce qui peut être dangereux dans une ville, de plus je dois être détenteur de ce document depuis plus de trois mois pour postuler en tant que saltimbanque de la ville de Melbourne.
N’étant pas d’humeur à me lancer dans un méandre de paperasserie Australien, Je décide de continuer mes shows quelques heures par jour afin de m’offrir de meilleurs repas. Parfois les journées sont bonnes parfois moins. Je suis néanmoins heureux de pouvoir tester mes compétences sur un public citadin.
Cela fait bientôt un mois que je suis à Melbourne, et je commence à souffrir de l’immobilisme de ma situation. Voici plusieurs semaines que mes compagnons de route et moi-même attendons un signe de notre futur employeur quant à la date à laquelle nous sommes censés commencer les vendanges.

Enfin, nous apprenons que ce sera le lundi 2 avril. Nous nous organisons donc pour nous retrouver a Ballarat le dimanche. A peine suis-je monte dans le Van que je suis saisi par une vague d’intense joie et de liberté. Nous avons 3 heures de route pour nous enfoncer au milieu de nulle part, direction Condah. Apres 100 km je n’ai déjà plus de réseau et autour de nous s’étendent des champs à perte de vu ou paisse vaches et moutons. Sur la route nous nous racontons nous aventures  des mois de février et mars. Arrives a Condah, Aurélien me montre le seul bâtiment illumine de la ville, le pub, centre de ce microscopique village, que nous dépassons en une minute. C’est à la nuit tombée que nous frapperons à la porte des Crawford qui nous accueillerons avec dynamisme et bonne humeur. Le travail commence le lendemain à 7h.

Nous dormons dans une vieille maison en bois à 200 mètres des vignes. Plusieurs chambres sont à notre disposition, une cuisine, une douche, de l’eau chaude et de l’électricité. Nous voici alors plonge dans une nouvelle autarcie ou le premier magasin alimentaire est à plus de 50 km.
Au total nous sommes près d’une vingtaine à récolter le raisin. Je suis nommé Bucket boy dès le premier jour. Mon travail ne consistera donc non pas à couper les grappes au sécateur, mais à prendre les sceaux plein que me collègues auront remplis afin de les vider dans un plus grand container place à l’arrière d’un pick-up. Le boulot est un peu plus éprouvant mais je suis un peu mieux paye. Le point noir du travail est que nous ne faisons pas beaucoup d’heures par jour (5). Nous sommes tellement nombreux que nous atteignons nos objectifs  avant 12h.

Le weekend end de Pâques approche, et nous ne travaillerons pas pendant 4 jours.
Aurélien et Marine prendrons le 4x4 pour passer du temps dans le parc national de Grampians tandis que nous resterons ici. Le van étant à dispositions nous en profitons pour faire les courses de la semaine.
 C’est alors que s’enchainera une série d’évènement qui changera probablement de façon radicale ma seconde année australienne. C’est au moment de payer l’essence pour le van, que je reçois un appel d’Aurélien m’expliquant qu’il sont à 10km de la ville ou nous nous trouvons et que le 4x4 ne démarre plus… Un garagiste est en chemin pour les ramener en ville. Quelques minutes plus tard je les retrouve au garage ou j’apprends que le moteur de notre cher véhicule est mort, qu’il faut le changer et que le cout d’une telle opération est de 3000$...

Apres quelques jours de réflexion nous viendrons à la conclusion qu’il nous faut nous séparer après la saison des vendanges. Aurélien et Marine garderons les véhicules afin de vendre le Van à Melbourne pour couvrir les frais de réparation du 4x4 tandis que je poursuivrais mon périple seul en direction du South Australia. Dès la mi-mai la saison des agrumes commence. Une nouvelle aventure est sur le point de commencer et j’avoue être impatient de me remettre sur les routes.

A très bientôt.

mardi 20 mars 2012

Les voyages dans le voyage


Bonjour à tous.

Encore une fois je remets un peu de temps à reprendre le récit de ces voyages qui durent et qui durent.

Les 3 derniers mois  furent une véritable course. 

De retour de Tasmanie notre groupe de joyeux lurons décide de retourner à la cueillette de légumes. Cette fois à Barnstable c’est haricots et Brocos. Nous retrouvons notre squat vietnamien presque devenu notre seconde maison. Même si la logistique et malgré le management de notre cher Paula (Tho) fut parfois desagreable, nous arrivons à travailler dans de bonnes conditions. Et puis nous connaissons le fermier et le travail. Très vite je dois quitter mes compagnons de voyage pour mon retour éclair en France.

Un peu effrayé de ce retour à la maison après un si long voyage, j’appréhende mon arrivée. Comment cela sera-t-il ? qui pourrais-je voir ? Mon dieu vais-je me prendre une claque de ce retour à la maison ?
Heureusement je me suis très vite rendu compte que mes reflexes français n’étaient pas si émoussé.  En effet l’aéroport, le RER, la maison tout ceci était si familier qu’il n’y avait plus les moindres soucis à se faire. J’ai donc pu profiter un maximum du plus grand nombre de personne qui m’a été possible de revoir et j’en fus très heureux. (Miss You Guys !)

En ce qui concerne la fameuse claque du changement je l’ai eu par contre à mon retour à Melbourne en Australie. Cette nouvelle étape de mes pérégrinations semble être la confirmation de mon nouveau mode de vie nomade. J’ai donc aujourd’hui un an de plus à travailler en Australie. Jusqu’à ma prochaine destination. Il me reste encore beaucoup de choix : la nouvelle Zélande, Le Cambodge, le Canada…

Pour le moment je suis à Melbourne Installe dans un hôtel très amical ou les résident sont très agréables. Il est un peu miteux mais l’ambiance et la camaraderie me le font préférer aux autres usines à voyageurs ou chacun reste un peu trop devant son PC.
Il me reste encore une semaine avant que je ne rejoigne Marine et Aurélien pour me mettre aux vendanges en reprenant ma vie dans un véhicule.
 J’en profite donc pour m’améliorer a la jonglerie il y a quelques jours je me suis fait 20 dollars en a peine 2 heures je crois que je vais essayer cette nouvelle méthode pour ne pas trop dépenser. Un peu de plaisir et de jeux pour les petits besoins quotidiens.

Je me suis egalement atteler a creer un blog qui listera les differents mail que j'ai pu vous communiquer accompagnes de quelques pensees et de photos


Bisous

Ps : Je constate également qu'il existe certaines périodes a compléter par pays, dates, et trips. je les ajouterais pour mettre tout ceci plus a jour ;)

lundi 19 décembre 2011

Sydney - Melbourne


Bonjour à vous camarades du bout du monde.

Il est vrai que la régularité de mes mails décline, néanmoins il faut vous préciser qu'entre les périodes de mes pérégrinations rêveuses, il y a aussi celles des emplois que je me trouve en cours de route, afin de me permettre de continuer mon périple. Il m'arrive donc de tomber dans la routine bien monotone de mes jobs et je préfère vous en épargner.

Apres l'achat de notre 4x4 (Elliott) c'est avec 500 dollars en poche que nous prenons la route côtière avec pour objectif premier de trouver n'importe quel boulot correctement rémunéré, le second étant d'atteindre Melbourne. Nous empruntons la route côtière, réputée pour ces somptueux paysages de plages et de forets bordées de parcs nationaux. Nous nous arrêtons au gré de nos envies, le lonely planet guidant nos pas.
Notre véhicule tout équipé comporte de nombreuses cartes, dont une très précieuse qui répertorie tous les espace de parking, camping, caravanes parcs et autres aires de repos.



Un soir nous dormons au bord de la mer entoures de kangourous, le matin promenade dans une forêt ou sur une plage de la mer de Tasmanie. Il nous arrive aussi de traverser des paysages entièrement déserts  loin des chemins régulièrement empruntes par les touristes ou nous finissons par passer la nuit dans une caravane parc abandonne ou pour chercher la clé des douches il faut se renseigner a l’unique bar de la ville de Delegate (500 habitants), qui nous indiquera vaguement la direction à prendre pour sonner chez le propriétaire des fameuse clés…
 Il ne fait pas un temps incroyable, mais il faut dire qu’ici, fin octobre, c’est la fin du printemps.

Nous entrons comme des clandestins dans le victoria, Nous avons utilisé une route de traverse afin d’essayer d’éviter la douane d’entre les différents Etats qui nous interdit formellement de transporter certains produits, comme ces pommes planquées dans la Glacière.
Mon budget diminue doucement et je souhaite trouver un emploi avant une semaine, au-delà je devrais penser à serrer ma ceinture d’un cran supplémentaire. C’est donc à chaque ville que je me renseigne sur les différents postes à pourvoir. Le travail ne manque pas en Australie. Je fais donc la fine bouche sur les temps partiels, ou les emplois de fast Food et de serveurs. Nous approchons de Bairnsdale.
Cette ville est répertoriée dans un autre de nos guides comme une ville agricole ou regorge une quantité de poste de ramasseurs de légumes. Pour la plus part ce genre de travail est correctement paye et il est souvent possible d’être héberger par le fermier.
Atteignant le seuil des 100 dollars je consulte notre site d’emplois pour vagabonds travailleurs (gumtree.com.au) et y découvre un emploi ou nous pouvons être loges. Nous posons notre candidature et 24h plus tard John nous répond par l’affirmative en nous demandant de commencer dans 2 jours avec les paies correspondant aux différents produits que nous serons amenés à récolter. Nous acceptons.

C’est au 51 Howitt street que nous devons nous rendre afin d’y rencontrer Paula qui nous installera.
Paula est vietnamienne. C’est dans son jardin que nous installerons Elliott. Derrière sa maison, colle à la clôture de ses voisins de gauche se trouve un couloir couvert de tôles. De nombreuses valises, boites, tas de linges jonche le sol contre la maison de Paula. Un frigo rouille, débordant de bouffe (périmée ?) planquée dans des sacs plastique du supermarché d’à cote, semble être sur le point de rendre l’amé. Derrière lui, 3 plaques, noires de crasse et de graisse, reliées a une gigantesque bonbonne de gaz. Et enfin au fond de ce couloir glauque, le garage. C’est ici que s’entassent les autres travailleurs. A notre arrives ils sont 4, à notre départ ils seront 8.




A notre arrivée, nous faisons connaissance avec les travailleurs. Sam, le plus anciens y est depuis 3 mois il vient de Jordanie, max un thaïlandais, deux estoniens et un maltais. Ces 3 derniers partent dans deux jours. C’est autour de quelques bières et d’une chicha qu’ils nous parlent du boulot. Il y a des brocolis, des choux et des laitues à ramasser. Le travail ce fait au rendement, a la corbeille. En fonction des produits les prix diffèrent. Ce même soir deux amis français (Frank et Aurélien) fraichement arrives en Australie nous rejoignent.

Commence donc une période de travail intense qui durera un peu plus d’un mois.
Je suis affecté à l’équipe des choux. Départ le matin à 5h30 pour le champ ou nous apprenons le nombre de corbeille à remplir. Au début de matinée nous récoltons généralement les laitues, puis nous passons aux choux. Nous bossons un peu plus de 8h par jour en moyenne, le travail est pénible, toujours courbes et éreintés à la fin de la journée. Il me faudra plusieurs semaines pour prendre le pli et me faire entendre que je suis un bon ouvrier. Nous touchons environs 100 dollars par jour et nous payons 25 dollars par semaine l’hébergement.
Le travail fini nous nous retrouvons autour d’un bon diner et de plusieurs verres de vin local. Avec Frank et Aurélien avec qui le courant passe très bien nous décidons de continuer à voyager ensemble, vers la Tasmanie aussitôt que nous nous serons suffisamment renfloues financièrement.

Mon objectif est de quitter l’endroit quand mon compte aura atteint les 3000$.  Celui-ci sera atteint début décembre, comprenant mon billet aller-retour par le ferry qui nous mènera à la Tasmanie ainsi que le renouvellement de mon Visa d’un an en Australie.
Je suis soulage que celui-ci ait été valide. Je suis autorisé à rester sur le territoire australien jusqu’en février 2013. Je peux à nouveau imaginer mes plans de routards pour le temps qui me reste en Australie.

Le 6 décembre nous quittons Paula pour Frankston ou nous profiterons de la plage en dormant 2 nuits sur un parking. Nous partons dans l’optique d’une dépense minimum afin de profiter de l’ile jusqu’aux fêtes de fin d’année.
 Nous ne profiterons pas de Melbourne, pourtant réputée comme étant l’une des villes les plus agréables au monde, trop presses pour partir vers de nouvelles aventures. Il faut dire que l’immobilisme de l’emploi commençait déjà à me peser.
 C’est donc à bord du «Spirit of Tasmania» que nous célèbrerons d’une bouteille de vin local notre départ.

Bonne fêtes à tous