Que l'on soit
baroudeur expérimenté, aoutien, adepte du voyage organise ou
auto-stoppeur, le moment du départ vers un long voyage ou une
destination inconnue s'accompagne souvent d'une monté d'angoisse.
Nous réagissons tous
différemment à ce phénomène : insomnies, nœuds au ventre,
paquetages dépaquetages repaquetages, sensation de vide,
détachement, vérifications continuelles du numéro de réservation.
Le billet d'avion est-il bien à sa place ? On a ferme le gaz avant
de partir ? ...
La liste peut
s'allonger jusqu'au point de l'immobilisation totale à regarder
l'avion partir, sans nous.
Et notre entourage
qui est là pour nous soutenir "Ne t'en fais pas ce sera une
expérience incroyable", nous jalouser "Mais quelle chance
tu as !" et nous encourager "Tu vas trop kiffer !"
Oui, probablement,
sauf qu'à ce moment là on est à deux doigts de péter un câble,
vomir, s’évanouir, hurler.
Le nombre de départ
vers l'inconnu déjà effectué ne réduit pas tellement la crainte
qui accompagne ces premiers instants, avant de faire le grand saut.
L’expérience permet surtout de pouvoir appréhender cet phase de
transition. Elle nous permet de relativiser autant que possible mais
aussi et surtout d'en savoir plus sur soi-même. Ainsi nous devenons
capable de créer un espace pour cette peur, nous pouvons
l'apprivoiser car nous avons découvert nos réactions, nos attitudes
quand nous sommes dans cette situation. Enfin, avoir une telle
expérience nous donne la force de pouvoir avancer vers l'inconnu.
Car il en faut de la force. Un départ pour une nouvelle vie est à
la fois excitant, éprouvant et effrayant.
Interrogés sur cet
sujet les baroudeurs que j'ai pu rencontrer lors de mes voyages sont
formels : Oui. On flippe toujours avant de franchir une
frontière, mais quand on retourne dans un pays dans lequel on est
déjà allé alors ce n'est plus l'inconnu, c'est presque comme à la
maison.
J'ai beaucoup aimé
cette remarque également : « Dans un voyage, le moment le
plus difficile et le plus long, c'est quand on va à l’aéroport. »
En fait il me semble
que ce sentiment est le même que celui que nous avons ressenti le
jour de notre rentrée à l’école primaire, de notre premier
entretient d'embauche, de tout ces événement auxquels nous avons dû
faire face et ou nous n'avions aucune idée à quelle sauce nous
serions mangés.
Et pour ceux qui sont
encore en voyage, qui se sont habitués à la routine de l'inconnu,
cette angoisse fera probablement à nouveau son apparition justement
le jour ou il faudra prendre l'avion pour rentrer à la maison.
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