Alors qu'il
ne me reste plus que deux semaines à travailler au camp Mongol,
arrive un couple suédois d'un certain âge. Les deux sont extrêmement
motivés à apporter leur aide au camp mais ne souhaitent pas
enseigner. Ils me seront donc présentés par Ganaa, le principal de
l’école.
Jorgen et Katharina me permettront de m'approcher plus
encore des ouvriers du camp. Chaque matin ils vont presque jusqu’à
les diriger pour que le travail soit accompli.
Nous arrivons à
dresser un poteau télégraphique qui servira à voler l’électricité
publique pour alimenter un bâtiment annexe, nous rendons le toit de
ce bâtiment étanche et la cerise sur le gâteau fut pour moi le
moment ou une Ger (Yourte) dut être montée pour recevoir des
invités.
Lors de
cette période nous nous lions tout particulièrement d’amitié
avec Gamba un jeune ouvrier du camp qui fait chaque jours des efforts
pour retenir quelques mots d'anglais et pour communiquer avec nous.
Quand il est évident que personne ne se comprend, il nous donne un
coup sur l’épaule et se met à hurler de rire. Un soir que nous
sirotons notre vodka ensemble, Gamba fait de sérieuses explications
pour nous faire comprendre quelque chose, il souhaite que Jorgen,
Katharina et moi-même lui fassions l'honneur de l'accompagner voir
sa mère et sa famille dans un futur proche.
Bien
évidement nous acceptons.
C'est
pendant la deuxième semaine du mois d'août que je reçois un appel de
Jorgen.
Ils débarquent ce soir dans mon appart' pour y passer la
nuit. Au petit matin Gamba viens nous chercher avec sa voiture,
direction Tsetserleg pour y rencontrer son Anda, puis au-delà pour
passer deux nuits sous la tente avec sa famille.
L'aube vient
de se lever et nous pressons nos petits sacs dans le coffre de sa
voiture.
Gamba conduit et Jorgen est prié de s'installer à coté de lui. Du haut de son mètre 80 il fait figure de géant
auprès des Mongols. Sa femme sera du voyage, installée avec
Katharina et moi à l’arrière nous sommes serrés comme dans une
boite à sardines, cet inconfort nous donne en fait l'impression de
partir en tracks trip (les routes sont rares), nous sommes
véritablement enthousiastes à l’idée de partir ainsi à
l'aventure. Nos yeux brillants font bien sourire nos amis ; pour
eux il ne s'agit que de quelques jours en province.
Nous
quittons donc la ville et ses immeubles gris, entrons furtivement
dans une banlieue faites de yourtes, de maisons de bois et de
quelques bâtiment en dur. La steppe se présente alors à l'ouest de
la capitale nous quittons au bout de quelques heures les voies
goudronnées, autoroutes de la Mongolie. La progression ne se fera
plus que sur des pistes en attendant d'arriver à proximité de la
ville de Tsetserleg ou nous pourrons retrouver un peu de macadam.
Notre vitesse de croisière est de 50 km/h, autour de nous la
steppe. Des montagnes qui se profilent au loin semblent
inatteignables, pendant des heures nous ne croisons que de rares
véhicules des 4x4 pour la plupart, beaucoup mieux adaptés à ce type
de trajet.
Sur la
route, nous nous arrêtons sur le site de Karakoroum, l'ancienne
capitale de Gengis khan, fondateur du plus grand empire connu. De ce
lieu il ne reste qu'un simple mur d'enceinte, à l’extérieur se
trouvent des vendeurs de souvenirs et de bouffe, à l’intérieur
quelques petits temples et des rouleaux de prières, il est aise de
remarquer sur le sol inégal des fondations encore ensevelies.
Tiraillée depuis des siècles entre deux immenses empires
controversés, la Mongolie n'aura jamais eu comme priorité de mettre
en valeur son patrimoine historique...
Nos amis
guides tentent tant bien que mal de nous transmettre un peu de cette
culture avec de grands gestes circulaires, nous comprenons le mot tom
(grand), Gengis Khan, Kubilai Khan, Ogodei khan, ces trois grand
empereurs à l'empire si vaste que Marco polo fut employé au XIIIeme siècle par Kubilai comme fonctionnaire d’état, homme de
confiance, conseille militaire etc...
Aux temples
nous achetons des foulard bouddhistes bleus, verts, ors et blancs à la
demande de Gamba, pour offrir à sa mère.
Nos amis nous aurons préparé des tripes de cheval froides aux petits légumes pour le déjeuné. Il n'y a aucun autre choix et je suis agréablement surpris par la délicatesse des saveurs.
Mais il faut garder à l'esprit que je venais de passer un mois au camp à manger de la chèvre, du gras, du riz et du lait...
Mais il faut garder à l'esprit que je venais de passer un mois au camp à manger de la chèvre, du gras, du riz et du lait...
C'est en debut d'après midi que nous arrivons aux portes de Tsetserleg.
La province mongole ... c'est pas la garrigue et le romarin ! Mais Karakorum, la capitale de Kubilai ça claque pas mal. Une question : c'est quoi un/une Anda ?
RépondreSupprimerEt au fait ... les tripes de cheval ... t'as la recette ??!! (non ça ne me pose pas de problème de manger du canasson !)
Un Anda est un terme que j'ai decouvert dans un ouvrage "Le loup Mongol de Homeric" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Loup_mongol
SupprimerIl s'agit d'un Frère de sang, d'un ami juré. Il y a peu de références sur le net a propos de ce terme et encore moins sur ce qu'il faut faire pour devenir l'Anda de quelqu'un.
Autrement je n'ai pas la recette pour les tripes de cheval.
Cela dit en Mongolie cela ne pose absolument aucun probleme de manger du cheval. La culture Mongole est carnivore et il est tres difficile pour un vegetarien de respecter ce choix alimentaire. la plus part des plats comportent de la viande et tout est cuisine ensemble.
Merci pour le commentaire Klem
hum hum, j'aime bien l'idée de l'Anda, ça me fait penser au principe du Rücken.
SupprimerTain je suis dégouté, t'as mangé des deux des plats que je préfère mélangés en un seul (les tripes et le cheval) et t'as même pas moyen de me faire la recette !!! je vais essayer de trouver ça sur internet, même si je sais toujours pas où on peut trouver des tripes de cheval ... et j'essaierai pas d'en acheter sur internet par contre ..
Pour rester sur la bouffe, t'as pas au moins une spécialité locale dont tu connais la recette ??
Pour une recette locale je te renvois au post de juillet 2010 : Juillet et le camp de l'Hirondelle, ou j'écris ceci :
RépondreSupprimerL'heure du déjeuner approche.
Pour mon premier repas mongol on m'emmène par la main hors du camp ou d'autres adultes se dirigent. Les gens me sourient et semblent très amusé par ma barbe. Après quelques minutes de marche nous arrivons sur les bords d'une petite rivière. Je prépare le feu, on sort la viande (de chevre) d'un sac, quelques patates, carottes et oignons sauvages, quelques bouteilles de vodka et nous préparons un repas traditionnel mongol.
On prend l'eau de la rivière pour cuire les aliments tous ajoutes ensemble dans une énorme marmite dans laquelle on m'a fait mettre des petites pierres de la rivière...
Laisser mijoter le temps de finir une bouteille...
L'eau s'est totalement évaporée et avant de nous servir directement dans la marmite nous ôtons les pierres (chacun la sienne). Nous les passons d'une main à l'autre. On me fait comprendre alors que c'est bon pour le corps et faire circuler l'énergie.
Comme dessert on reprendra un peu de vodka ...
Autrement d'ici quelques posts je vais parler d'une recette de marmotte a L'ail ;) un délice.
sisi
merci encore pour le commentaire Klem